L’histoire de la ville de Dakar est assez récente ; les bâtiments les plus anciens datant des années 1860. Les premiers habitants de Dakar sont des Mandingues. Ce sont eux que découvre le navigateur portugais Dinis Dias lorsqu’il débarque sur ces rivages en 1444. À la fin du XVe siècle des pêcheurs lébous fuyant le Tekrour, un royaume situé au nord-est du fleuve Sénégal, commencent à s’y établir.

Le nom de Dakar apparaît pour la première fois sur une carte en 1750 lorsque le botaniste français Michel Adanson effectue un croquis du Cap-Vert, autre appellation de la ville. Selon plusieurs sources, le nom de Dakar serait la version francisée de Ndakaru, l’appellation locale, dont l’étymologie reste incertaine. Ndakarudérive de l’expression wolof deuk raw signifiant « celui qui s’y installe sera en paix » ou encore de dëkk-raw, une association de dëkk (pays) et raw (s’échapper). Selon la même source, il pourrait aussi s’agir du terme wolof dakhar, qui désigne le tamarinierun arbre très présent sur la côte à l’arrivée des Lébous au XVIe siècle.

La ville de Dakar est fondée le 25 mai 1857 par le Chef de division, commandant supérieur de Gorée et dépendances, Léopold Protet. Auparavant, la ville a toujours été administrée par un gouvernement de la République lébou depuis 1793. D’ailleurs quand Protêt débarque à Dakar, il trouve sur place les lébous avec qui il conclut des accords. La communauté lébou a fait face aux colons français avec courage et détermination pendant des années.Mais on considère généralement que son vrai fondateur fut Emile Pinet-Laprade qui proposa son premier plan cadastral en 1858.  La construction du phare des Mamelles est lancée en 1859suivie des travaux du port en 1860.

Le 17 juin 1887 Dakar devient une commune distincte. Elle ne dépend plus de Gorée et Jean Alexandre devient son premier maire le 9 décembre 1887. De gros travaux d’aménagement et d’assainissement sont entrepris. La population de Dakar atteint 8 737 habitants, alors que Gorée n’en compte que 2 100. En 1902, la ville devient la capitale de l’AOF (Afrique Occidentale Française). En 1921 la capitale compte 32 440 habitants dont 1661 Européens. On observe aussi, pendant cette période, une vague d’immigration libano-syrienne; celle-ci a en réalité commencé dès 1890 à Saint Louis. Dans la capitale ces nouveaux venus s’intègrent le plus souvent dans le petit et moyen commerce.

Faits historiques

La bataille de Dakar

La bataille de Dakar, également appelée l’opération de Dakar, l’expédition de Dakar ou l’opération Menace, est un affrontement naval franco-britannico-français de la Seconde Guerre mondiale, qui opposa au large de Dakar et sur la presqu’île du Cap-Vert, près de Rufisque, du 23 au 25 septembre 1940, les Forces françaises libres (FFL) du Général De Gaulle et les forces britanniques d’une part, et les forces françaises obéissant au Gouvernement de l’État français dit de Vichy, dirigées par le gouverneur général Boisson, gouverneur général de l’Afrique-Occidentale française (AOF) depuis le 26 juin 1940, de l’autre. Elle se solda par un échec pour les Britanniques et les Français libres.

L’opération a constitué un tournant idéologique pour les gouvernements impliqués, bien plus qu’un affrontement important du point de vue des forces en présence, du nombre des victimes ou des unités militaires détruites ou endommagées. Le Général De Gaulle, présent en mer, sort un temps isolé de cette aventure. Il est d’ailleurs politiquement menacé par l’amiral Muselier, accusé à tort d’être à l’origine des fuites qui ont empêché la réussite du débarquement. Mais pour Churchill, « l’affaire de Dakar » pose De Gaulle comme alternative crédible à la France de Vichy dans les colonies, après la réussite de l’opération de Leclerc sur l’AEF (Afrique Equatoriale Française) en août, et à la veille de l’affirmation des Forces françaises libres lors des événements du Liban et de la Syrie face aux Vichystes.

Fonctions politiques et administratives

Depuis sa fondation en 1857, Dakar est marquée par ses importantes fonctions politiques et administratives centrales. Aujourd’hui, capitale politique du Sénégal, siège du pouvoir économique et du pouvoir d’Etat, Dakar regroupe toutes les grandes institutions législatives et exécutives de même que tous les sièges des organismes et grands établissements publics de production et de services. Ce pôle politico-administrative se trouve entre le sud du boulevard de la République et le Cap Manuel. Ce pôle administratif constitue la base de toute l’influence de la ville au niveau national. Dans ce lieu spatialement restreint se trouvent le Palais de la République (ex Palais du Gouverneur Général de l’A.O.F.) ainsi que le siège du gouvernement, représentant le pouvoir exécutif ; l’Assemblée nationale (ex Grand conseil de l’A.O.F.) évoquant le pouvoir législatif ; le palais de la justice et la Haute magistrature pour le pouvoir judiciaire ; le conseil économique et social ; les plus grands hôpitaux du pays ainsi que le pouvoir militaire.

Fonctions économiques

Bien que l’économie du pays repose en majorité sur l’agriculture, ne reste pas moins sous la domination de Dakar pour deux raisons principales : d’abord, tous les produits de l’agriculture destinés à l’exportation sont acheminés à Dakar en vue de leur exportation ; ensuite, les quelques industries de transformation des produits primaires sont presque exclusivement implantées dans la capitale.

Ces fonctions économiques concernent aussi la concentration des équipements commerciaux tels que le port de Dakar et le marché Sandaga et celle des établissements financiers et bancaires. Le commerce reste le secteur le plus dynamique de l’économie urbaine. Il représente à lui seul près de 72% des micro-entreprises et 41,8% des emplois informels de la région. Cela s’explique en grande partie par le fait que c’est un des rares secteurs, avec l’artisanat, à offrir des opportunités d’insertion économique aux jeunes qui manquent de qualification.